Napoli, c’est fini !

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La 30ème Universiade d’été s’est achevée hier soir, au Stade San Paolo de Naples, antre légendaire du club de « Calcio » local.

Comme lors de la cérémonie d’ouverture, le peuple napolitain a exprimé sa ferveur, au rythme des sons et lumières, avant que la flamme, placée au cœur d’un Vésuve d’acier, ne finisse par s’éteindre définitivement, clôturant ainsi 12 jours de compétitions sportives, de rencontres et de partage.

111 pays, 5 893 athlètes, 2617 officiels, 5 000 volontaires, 18 sports, 222 épreuves : l’Universiade a confirmé une nouvelle fois son statut de plus grand événement multisports au monde, après les Jeux Olympiques.

Au-delà des chiffres, cette édition restera, par bon nombre d’aspects, totalement atypique.

Pour mémoire, en 2016, Naples avait choisi de remplacer au pied levé Brasilia (contraint de déclarer forfait à trois ans avant l’échéance, victime de la crise politique au Brésil et du déficit creusé par les JO de Rio), et avait ensuite du faire face à une véritable course contre la montre, pour mener à bien son double projet : organiser une Universiade régionale, implantée dans toute la Regione Campania et laisser un héritage fort, grâce à la rénovation de la majorité des 60 sites sportifs utilisés.

De ce point de vue, le pari est réussi. Du Stade San Paolo à la Piscine Scandone, en passant par la Pala Vesuvio ou le Palabarbuto, l’événement s’est déroulé sur des sites de qualité et laissera un impact très positif, dont profiteront demain, le mouvement sportif et la jeunesse locale.

Seul bémol : l’éclatement des lieux d’hébergement (9 sports hébergés sur deux bâteaux de croisières à Naples, 5 dans des hôtels à Caserta, 4 dans des hôtels et campus à Salerne) et l’absence d’un Village des Athlètes « classique », obligeant les délégations à s’adapter et privant les athlètes de cette expérience unique et singulière, que constitue la vie au village.

Sur un plan purement sportif maintenant, cette Universiade a vu les Nations majeures affirmer une nouvelle fois leur domination.

A un an des Jeux Olympiques de Tokyo, le Japon a confirmé sa montée en puissance en terminant en tête du classement des Nations pour la seconde fois consécutive, après Taipei 2017, avec la bagatelle de 82 médailles dont 33 titres !

Les Nippons devancent le traditionnel quatuor de tête : Russie, Etats-Unis, Chine, Corée du Sud, suivi du pays hôte, l’Italie, 6ème.

Avec 23 médailles (3 or, 9 argent, 11 bronze) la France finit cette Universiade à la 8ème place au nombre de médailles  et à la 16ème place au nombre de médailles d’or.

Au niveau européen, les Bleus pointent au 5ème rang derrière la Russie, l’Italie, la Pologne et l’Ukraine, mais devant la Grande-Bretagne ou l’Allemagne.

Au total, la délégation tricolore a conquis des médailles dans 7 des 17 disciplines sur lesquelles elle était en lice. 53 des 179 sportifs français engagés repartent avec une médaille autour du cou.

La palme revient à l’escrime qui glane 7 médaillés, 2 or, 2 argent et 3 bronze et prend ainsi une superbe revanche suite à son échec de Taipei 2017 (une seule médaille de bronze).

L’athlétisme confirme également sa bonne santé. Après les 4 médailles dont 2 titres décrochés à Taipei, les athlètes français quittent Naples avec 5 médailles, 2 en argent et 3 en bronze

En remportant 3 médailles, 1 or et 2 bronze, le taekwondo renoue lui avec un passé glorieux symbolisé par la génération Epangue, Harnois, Graffe.

Le tennis s’offre pour sa part un doublé historique : deux médailles de bronze, en simple messieurs et en double mixte, conquises par des athlètes sélectionnées à l’issue des championnats de France universitaires mi-juin, à La Baule.

En sports collectifs, seul le rugby à 7, où le Japon a dominé les débats, est parvenu à monter sur le podium : argent pour les filles, bronze pour les garçons.

Les volleyeurs, tombeurs successifs de l’Iran, tenant du titre, puis du Brésil, sont eux passés tout près du bonheur chutant hélas en demi-finale face à l’Italie puis lors du match pour la 3ème place, contre la Russie.

Pour leur dernière Universiade en tant que sport obligatoire (le football ne sera plus au programme à partir de 2021 mais pourra être choisi comme sport optionnel par le pays organisateur), les footballeurs français, vainqueurs en 2013 et finalistes en 2017, ont été éliminés cruellement, sur un coup franc encaissé à la dernière minute des quarts de finale, face au pays hôte, l’Italie (0-1). Idem pour les poloïstes masculins sortis en quart par ces mêmes Italiens, tandis que leurs camarades féminines ne parvenaient pas à s’extraire des phases de poule.

Au final, le bilan tricolore est donc marqué par un double constat : un volume de médailles élevé, mais un faible ratio de médailles d’or, qui démontre s’il en était besoin, à quelle point la plus haute marche du podium reste difficile à atteindre sur ce type d’événement planétaire.

Nul doute que cette Universiade, comme les précédentes avant elle, s’inscrira pleinement dans le parcours de formation et d’apprentissage du haut-niveau de nos athlètes et que l’on retrouvera nombre d’entre eux lors des prochaines échéances olympiques, à Tokyo en 2020 et à Paris, en 2024.

Arrivederci e Grazie Napoli 2019 !

Rendez-vous à Chengdu, en Chine du 8 au 19 août 2019 pour la 31ème Universiade d’été !